Dans cet article, je présente ma méthode de choix d'outillage pour mon atelier, non pas d'un point de vue technique outil par outil en fonction de leurs spécifications, mais mon cheminement et ma réflexion pour déterminer quels seront mes futurs investissements.
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Je précise que le raisonnement qui suit vaut essentiellement pour une pratique amateur, personnelle. Pour une entreprise avec une activité commerciale, je raisonnerais davantage en terme de rentabilité/productivité d'un point de vue comptable. Vous noterez également que cet article n'incite pas à acheter quoi que ce soit et ne propose aucun lien commercial, je n'ai personnellement rien à vous vendre si ce n'est l'échange et le partage.
Vous pouvez à tout moment vous référer à la liste (en évolution constante) de l'outillage que j'utilise.
Comment je choisis mes outils ?
Bien entendu la question du "comment" choisir un outil se pose avec une nécessaire grille d'analyse technique des caractéristiques d'un équipement plutôt qu'un autre : prix, puissance (réelle et absorbée), poids, ergonomie, encombrement et surface de travail nécessaire autour, qualité des accessoires, prix des consommables, facilité pour s'en procurer, notoriété et fiabilité de la marque, niveau de réparabilité, etc.
Mais chacun a ses critères, ses grilles de lecture et des projets d'usages qui peuvent-être multiples. Le choix d'un outil adapté dépend, au delà de ses caractéristiques intrinsèques, d'une foultitude de spécificités propres à chacun d'entre nous :
- Le budget dont on dispose ;
- Type d'usage : occasionnel, fréquent ou professionnel ;
- Envergure des projets auquel il est destiné ;
- Réseau électrique à disposition (mono ou triphasé) ;
- Place dont on dispose dans l'atelier ;
- Accessibilité de l'atelier (largeurs de portes, résistance du plancher, etc) ;
- Niveau de compétences de l'utilisateur ;
- Niveau de bruit acceptable en fonction de l'environnement (voisinage, atelier dans son lieu d'habitation) ;
- Etc, etc, etc.
En réalité, il existe une telle quantité de critères possibles (besoins, configurations, projets, budgets, etc) qu'il serait totalement inutile et contreproductif de vouloir dresser une liste type pour aider les makers à faire les bons choix. La combinaison de toutes les contraintes et besoins individuels de chacun engendre un nombre exponentiel de critères de choix possibles et je ne me risquerai donc pas à faire une liste. J'ai déjà parfois du mal à faire une liste pertinente avec mes propres contraintes...
En réalité, la question serait davantage "pourquoi" je choisis un outil plutôt que comment.
Pourquoi je choisis un outil ?
Je trouve plus utile de développer autour du "pourquoi" qui consiste à identifier les bonnes ou les mauvaises raisons qui me poussent à franchir le cap et investir une certaine somme dans un nouvel équipement. Même si cela peut sembler évident, se poser concrètement les bonnes questions auxquelles on ne pense pas toujours évite souvent de faire les mauvais choix.
That is the question
Les questions que je me pose en général sont les suivantes, étant entendu que certaines peuvent selon les cas se recouper, voir être redondantes :
- Qu'est-ce-que je souhaite réaliser qui nécessite un outil que je n'ai pas ?
- Ce que je souhaite réaliser est-il indispensable ou purement superflu/inutile ou un plaisir ?
- Existe-t-il un moyen d'y parvenir autrement, en utilisant l'existant ou à l'aide d'astuces ?
- Si j'ai déjà des outils qui me permettraient de réaliser ce que je souhaite mais au prix de trop d'efforts, trop de risques ou trop de temps, est-ce que c'est un besoin ponctuel ou récurrent ? Pour un besoin ponctuel, ça peut valoir le coup de se donner un peu de mal pour contourner les obstacles. En revanche, si c'est un besoin récurrent, alors il faut peut-être remédier à ce manque ;
- En cas de besoin fréquent/récurrent, cet outil permettrait-il également d'améliorer la sécurité et la santé (poussières, bruit, protections, etc), au besoin moyennant un effort financier supplémentaire ?
- Ce nouvel outil permettrait-il éventuellement de se passer d'autres outils existants (que l'on pourrait revendre) ou mieux d'éviter à l'avenir de devoir s'imposer l'achat de multiples équipements plus modestes mais qui au final représentent tout ou partie du coût de l'achat de l'outil principal ?
- Le ratio coût d'achat, consommation et place nécessaire est-il favorable à l'achat de ce nouvel équipement par rapport au bénéfice que je vais en retirer et aux éventuelles contraintes supplémentaires qu'il pourrait m'imposer ?
- Est-ce-que ce nouvel outil va réellement me faire gagner du temps (car j'en manque) ou en qualité ? Si oui, ce gain est-il suffisant pour justifier l'investissement en fonction de mes objectifs ?
- Ce nouvel outil peut-il me faire réaliser des économies, par exemple en me permettant de travailler à partir de bois massif acheté à prix raisonnable plutôt qu'à partir de planches payées au prix fort en GSB ?
- Existe-t-il un moyen de me passer de cet investissement en réalisant par exemple des aménagements ou en réalisant moi-même un outil ou une adaptation, à condition bien entendu que le ratio coût/temps passé/bénéfice soit favorable ?
- Suis-je en capacité d'amortir cet investissement ? Amortir un équipement n'est pas réservé aux entreprises d'un point de vue comptable. Si vous investissez dans une scie à format à 30 000 euros, en ajoutant les consommables, la consommation et la maintenance de l'outil, est-ce rentable pour fabriquer 2 petits meubles par an ? Vous n'amortirez jamais votre investissement. Mais si vous en avez les moyens financiers et que vous avez envie de vous faire plaisir, alors pourquoi pas. Ce n'est pas interdit, mais la question se pose.
- Ce qui nous amène donc à la dernière question, s'agit-il d'un achat plaisir, d'un achat de confort ou d'un achat véritablement indispensable ?
Pour ma part, j'ai tendance à fonctionner de cette manière, ce qui ne signifie pas que ce soit nécessairement la meilleure, mais elle a le mérite d'éviter de faire trop d'achats impulsifs que l'on risque de regretter. Surtout quand on a besoin de faire beaucoup de travaux avec beaucoup de matériel, il manque toujours quelque chose et il est facile de se laisser aller à la facilité ou de vouloir se rassurer en pensant que tout sera plus simple/rapide.
Un exemple personnel
Dans le cadre des travaux que j'ai à réaliser, je dois souvent découper des panneaux de grandes dimensions achetés chez des fournisseurs professionnels pour les avoir à un prix raisonnable. J'ai la chance d'avoir un véhicule utilitaire qui me permet de les transporter mais je ne suis pas correctement équipé pour couper à répétition et avec précision ces grands panneaux dans de bonnes conditions.
J'ai une scie plongeante avec 280 cm de rails (ce qui est parfois insuffisant), des gros tréteaux avec de grandes traverses pour faciliter la coupe ainsi qu'une scie sous table et une scie à ruban, ces deux dernières étant parfaitement inadaptées dans ce cas de figure.
En outre, je déligne pas mal de plateaux massifs que je peux traiter selon les cas avec tout ou partie de ces trois outils. Il s'avère que l'achat d'une scie à format serait parfaitement adapté à mes besoins. Après réflexion avec le cheminement supra, il me semble que ce serait totalement disproportionné (même d'occasion) vu le coût de l'achat, de l'entretien et la surface nécessaire, même si ce type d'outils permet de faire beaucoup de choses bien plus rapidement.
J'ai donc fait le choix, en dépit du fait qu'elle me serait très utile, de ne pas acheter une scie à format que je ne rentabiliserai jamais dans le cadre d'un usage personnel. En revanche, je suis en cours de fabrication d'un grand établi dédié à la menuiserie en bout duquel je vais installer ma scie sous table (ça fera sans doute l'objet d'un article et/ou d'une vidéo pour ceux que ça intéresse). J'ai à disposition des rails de longueur environ 3 mètres avec des coulisses sur roulements à billes et je vais donc intégrer tout cela à cet établi pour le transformer en une sorte de pseudo scie à format qui n'en sera évidemment pas une, ni en terme d'efficacité ni de praticité.
Néanmoins, je devrais pouvoir passer sans encombre des panneaux de 2 mètres de longueur sans risques et faire avec des butées intégrées des coupes d'équerre répétables sur des pièces de relativement grandes dimensions. C'est typiquement un moyen que j'ai trouvé pour m'éviter un investissement très lourd à moindre frais, avec tout de même une certaine efficacité même si ça ne remplacera jamais une vraie scie à format.
Ce n'est pas dans mes projets, mais si un jour je devais évoluer vers une activité professionnelle de menuiserie pour cet exemple, il est probable que je reconsidérerais la question de cet investissement, les cartes auront alors changé…
Méfiez-vous des évidences
A l'inverse des achats compulsifs ou inutiles, nous avons parfois tendance à ne pas vouloir investir tout de suite dans un équipement plus conséquent car il peut y avoir des freins psychologiques, financiers ou familiaux (convaincre son conjoint par exemple), l'exemple ci-dessus étant un extrême.
Mais ce refus ou cette tendance à différer fait que ça oblige dans l'intervalle à multiplier les achats de "petits" accessoires divers et variés qui peuvent s'avérer coûteux : 70 € par ci, 200 € par là, puis encore 50 € pour un guide puis X € les multiples accessoires du guide, etc. Ça fini par représenter de sacrés budgets au fil des années et à occuper beaucoup de place sur les rayonnages au point de ne même plus se souvenir ce que l'on a ni où c'est rangé.
Ce que je veux dire, c'est que parfois, il vaut mieux ne pas trop tarder à investir pour de bon dans un outil adapté qualitatif qui va en remplacer tout un tas d'autres peu utiles qui finissent par coûter cher, pour peu que l'on soit certain que le besoin sera durable. Il s'avèrera beaucoup plus efficace et finalement économique à moyen terme, avec des gains réels en efficacité et, ne l'oublions pas, en plaisir. Cela dit, il y a l'existant, nous avons tous commencé progressivement et il faut en tenir compte.
Le combo "gagnant" serait d'investir dans un gros équipement coûteux qui s'avèrera inadapté. Raison pour laquelle la phase de réflexion en amont est importante, pas seulement sur l'outil en lui-même, mais sur nos projets à moyen et long terme, l'utilité réelle qu'on en aura et le bénéfice attendu.
Influenceur or not to be ?
Il y a toutefois une chose sur laquelle je souhaite attirer votre attention. Vous n'avez pas remarqué que de plus en plus de gens, que l'on pourrait qualifier d'influenceurs, ont tendance à faire la promotion de tout un tas d'accessoires miraculeux, de bricolages censés vous faire gagner un temps incroyable et réaliser un travail professionnel avec des bouts de ficelle, alors même que ceux qui vous les proposent utilisent des équipements pro ?
Si ces bricolages étaient tellement efficients, peut-être utiliseraient-ils leurs "trucs et astuces" plutôt que d'investir des sommes importantes dans des équipements professionnels… ?
Avez-vous déjà cédé à des gadgets ou des bricolages chronophages présentés comme "révolutionnaires" et qu'a posteriori, avec le recul, vous vous soyez rendu compte que c'est inutile, peu fonctionnel ou inefficace, ou pire dangereux ?
Pas d'amalgame comme dirait l'autre, certains sont des professionnels (équipés en conséquence donc) qui s'évertuent à essayer de rendre accessible sous une forme ou une autre ce qui ne l'est pas forcément pour un amateur et n'ont absolument pas de mauvaises intentions. Mais certaines personnes qui font la promotion de pseudo accessoires (ou gadgets) miracles ont un intérêt financier direct à essayer de vous convaincre. Parfois, c'est plus subtil, ils ne cherchent pas à vous vendre l'accessoire en question mais il y a une offre de formation sous-jacente par exemple.
Cela ne signifie pas non plus qu'il faut jeter le bébé avec l'eau du bain car le meilleur côtoie souvent le pire, c'est précisément pour cela qu'il faut vous poser les bonnes questions. Lorsqu'il s'agit de faire la promotion de quelque chose, demandez-vous quelles peuvent-être les motivations du promoteur de ladite solution et surtout si sa solution présente un réel intérêt (p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non). Attention aux opportunistes, au marketing et à la facilité intellectuelle où on réfléchit à votre place…
Le moins cher est-il votre ennemi ?
Pour autant, faut-il toujours acheter ce qu'il y a de mieux en matière d'outillage ? Certes avoir de bons outils est très agréable et permet de faire du bon boulot plus facilement. Certains diront que ce n'est pas l'outil qui fait le « bricoleur », mais il faut tout de même avouer qu'une scie qui coupe droit et permet des coupes répétables avec précision, ça aide quand même pas mal…
Je ne parle même pas de la sécurité que procurent des outils de qualité bien conçus (ou accessoires comme des fraises coupantes par exemple VS un coffret premier prix). Cela dit, ça peut très rapidement devenir un gouffre financier où finalement il serait plus économique d'acheter neuf plutôt que de fabriquer soi-même si on mettait de côté la dimension « plaisir de faire ».
Certaines marques (avec des noms en "tool" ?) ont réussit à s'imposer comme la référence absolue en dépit de prix de vente (très) élevés de leurs produits, avec des marges probablement très confortables comme c'est généralement le cas dans le luxe et le haut de gamme. Grâce à un marketing bien rôdé avec de nombreux professionnels qui ne jurent que par ces marques, elles ont réussit à s'imposer comme le rêve ultime de tout « bricoleur », mais je dois bien admettre que ça en devient parfois irrationnel.
Certains « bricoleurs » pourtant amateurs dépensent des sommes folles pour s'équiper quasi exclusivement de ces produits haut de gamme. J'en connais personnellement aux yeux de qui tout ce qui n'est pas vert est diabolique 🙂
Vous avez tous compris à quelle fabriquant je fais référence et il faut bien reconnaître qu'ils proposent souvent d'excellents produits, très bien pensés, efficaces, ergonomiques, etc, mais ce n'est pas sain quand on se place dans une attitude de "fan boy". Dans l'informatique par exemple, c'est Apple (malgré que j'utilise beaucoup leurs produits) qui tient le pompon et profite allègrement de la situation.
Encore une fois, j'ai tendance à penser qu'il faut se poser les bonnes questions. Personnellement, il y a certains types d'outils de base incontournables dont je sais qu'ils n'y a pas vraiment d'alternative possible avec un rapport qualité/prix suffisant où je fais l'effort de mettre un budget plus important. Mais souvent, j'essaie de trouver le plus en adéquation avec mon besoin et donc le meilleur compromis prix/efficacité/longévité sans céder aux effets de mode ou au marketing. Cela dépend notamment si je m'en sers tous les jours ou une fois dans l'année.
Souvent, il est nécessaire pour être efficace d'avoir plusieurs versions d'un même outil (visseuses, meuleuses, ponceuses, scies, etc). Pour prendre l'exemple d'une meuleuse, il est très chronophage de devoir sans cesse changer de disque à chaque opération (disque à lamelle, disque à tronçonner, disque à ébarber, etc) et j'en utilise plusieurs. Une principale plutôt haut de gamme et puissante et une deuxième beaucoup moins chère que j'utilise pour les opérations secondaires. Idem avec les perceuses/visseuses, la principale de qualité équipée de l'embout de vissage et la secondaire avec le forêt afférent par exemple.
Et dans ce type de cas, ce n'est pas déconnant de panacher la qualité de l'outillage. Je préfère avoir 2 meuleuses, une plutôt haut de gamme mais relativement moins chère que le leader et une autre plutôt d'entrée de gamme mais tout de même fonctionnelle, plutôt qu'une seule au top du top mais qui aura plombé mon budget pour les 2 années à venir.
J'évite de citer des marques dans ce type d'articles, mais par exemple Parkside propose certains outils (pas tous, loin s'en faut) relativement corrects à des prix défiant toute concurrence (avec 3 ans de garantie), notamment leur visseuse et leur meuleuse avec gâchette homme mort et vitesse variable. Je précise bien que je n'ai aucun lien de près ou de loin avec eux, j'avais simplement besoin d'illustrer mon propos de façon concrète. Ils vendent aussi un certain nombre de cochonneries, je leur en ai eu rapporté quelques-unes…
La profusion notamment de certains contenus vidéo estampillés « bricolage »def, #DIY def, etc où il est d'usage de n'utiliser que le top de l'outillage aurait tendance à nous culpabiliser de ne pas acheter ces produits, faisant de nous des « bricoleurs » de seconde zone, surtout pour ceux qui comme moi ont une visibilité publique. Celui qui travaille seul au fond de son garage y sera peut-être un peu moins sensible (encore que l'effet est puissant car il n'émane pas directement des marques), mais pour être tout à fait clair au risque d'être trivial (une fois n'est pas coutume), je m'en balek et je fais avec ce que j'ai, ce que je peux et ce qui me semble proposer le meilleur ratio de qualités pour mon usage. Le reste n'est que de l'égo et du marketing.
Pour certaines tâches j'utilise du matériel haut de gamme et pour d'autres du matériel premier prix ou presque, ainsi va la vie. Cela-dit, par expérience le pas cher est souvent trop cher pour ce que c'est et il faut tout de même un minimum, mais ça se trouve pour certains produits.
Le mot de la fin
Comme souvent, tout est affaire de compromis mais il n'est pas toujours évident de discerner le bon grain de l'ivraie. Face à la profusion d'offres diverses et variées à tous les prix, aux vidéos qui font rêver, au marketing de plus en plus ingénieux et à la viralité des réseaux sociaux, pas simple de conserver son discernement pour ne pas céder à toutes les sirènes, au risque de faire de très mauvais investissements ou de dépenser beaucoup d'argent inutilement.
D'une manière générale, et c'est souvent le cas dans la vie, je trouve que les extrêmes sont rarement la solution. Les outils premier prix (sauf quelques exceptions) sont généralement médiocres et pure pertes. Quand aux outils LES plus haut de gamme, ils ne se justifient (parfois) qu'à la condition d'en avoir un usage intensif, d'être capable de les exploiter pleinement et de pouvoir les rentabiliser. Sinon, il faut jouer au loto et surtout gagner…
En résumé, il faut bien définir quels sont vos objectifs et vos priorités. Les choix que notre instinct nous pousse naturellement à faire, ceux qui semblent de prime abord les plus évidents, ne sont pas toujours les plus judicieux.
Ce à quoi j'ajouterai, la passion n'a pas de prix, mais elle a un coût ! Vous avez quatre heures... 🙂
J'ai fait tout mon possible pour écrire cet article et j'espère qu'il vous a intéressé.
Si tel est le cas, je vous encourage à me laisser un commentaire et à suivre IronWood sur les réseaux sociaux.
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